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Conte Herbes folles et coquelicots

par Biétrix Schenk

(BiétrixSchenk-©juin2024 )            Extraits

 

-Partie I-

 

Il était une fois, en un temps fort reculé, dans une contrée lointaine, un petit village, Lug du Num le bien nommé, riche des passages, rencontres internationales, riche d'or, de brocards et de soies, de savoirs faire ancestraux, d'églises et de basiliques ornementées, et surtout d'Herbes folles et de Coquelicots. Les fameux Papaverts.

 

Un jour, curieusement un voile blanc recouvrit la mémoire des hommes.


Les Z'humains semblent désemparés, les guerres sont suspendues, le silence devint planétaire :...


Et puis on entendit les roulements des feux souterrains de Sydney à New York, de Reykyavik à Pékin.. on s’aperçut, trop tard, que des réseaux de feu s'étaient crées, les Réseaux des Grands Feux agissaient depuis plus de 10 ans, s’enflammant et se régénérant les uns les autres, de volcans souterrains en ancienne lave réveillée, ils semblaient devenus vivants
…/...


les nappes phréatiques asséchées définitivement, il n'y eu plus de germination possible, les insectes étaient morts, … « d'un coup », dirent les médias, « cela couvait depuis si longtemps », dirent les experts, « Depuis des dizaines d'années que nous vous alertons !  » dirent les alarmistes

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Un nouveau village avait pourtant été fabriqué au sein de la belle Lug DuNum, petit village en fibre végétale, murs en béton de chanvre, aux multiples avantages climatiques, isolants en paille, des architectures résistant aux chaleurs intenses incluant l'Herbe Folle et les Papaver rhoeas de la famille Papaveraceae, se protégeant les uns les autres.

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Les scientifiques s'étaient aperçus au fur et à mesure du déclin de la Terre, que les Z'humains ne pouvaient vivre sans coquelicot. Et cette fleur méprisée et fragile, devint à la mode, puis ce fût une course effrénée, de la Chine au Groenland, de l'Europe qui se mourrait jusques aux terres Amazoniennes, à qui sauverait les coquelicots et son Herbe Folle, lorsque hommes et femmes commencèrent à mourir de ne plus être en contact avec la petite fleur rouge vif.

Quelque chose s'éteignait en eux, simplement, sans faire de bruit, ils s'allongeaient contre le sol bouillant, le regard vide, et, pendant que leur corps brûlaient au contact de cette terre meurtrie, l'image même de la forme d'un coquelicot, de la couleur du coquelicot s'évaporait.
Cette méconnaissance achevait de les tuer avant qu'ils ne tombent en cendre.

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Les prototypes du village auraient pu être construits rapidement à l'échelle nationale, «Mais les « braves gens n'aiment pas que ... »

Et les prototypes seuls restèrent. Ils protégèrent les quelques habitants et devinrent une véritable « niche écologique » cachée, où l'on pouvait encore penser à sa guise, inventer librement pour sortir d'un bourbier sonore créé par ce qu'ils nommaient des « partis ».
Étrange idée que celle de se battre les uns contre les autres pendant que la planète s'épuise à réparer les monstruosités des Z'humains ignorants, étrange idée que celle de déplacer tous les matins 1 tonne pour transporter 70 kg, et tous se rendre dans les même lieux ; étrange idée que celle de préférer sacrifier les poumons et la peau de ses enfants, plutôt que de changer ses habitudes dans des villes surchauffées et puantes.
Puis apparu dans les esprits le mot « Survivance », oui, se dirent-ils, nous parlons de survie, pourquoi ne pas créer un élan unique de la Vivance, de la Survivance. Car il ne s 'agit pas tant de politique que de santé publique.

Après avoir essuyé les railleries communes,.. » car, vous savez, les « braves gens n'aiment pas que ... », il fallu ensuite défendre ces « niches », avec des armes, des milices se formèrent. Ceux qui ne mourraient pas de l'absence de coquelicot étaient tués par les Fanatiques de tous Bords.


Jusqu'à ce jour, ce jour blanc, ce jour de voile blanc sur la mémoire des Z'humains.

Ils n'avaient plus la conscience d'être eux-même. Cette conscience s'échappait. Leurs pensées devenaient de plus en plus courte, engluées. Les savants quittaient leur postes, fourbus, décontenancés, car ils ne savaient plus observer, raisonner, imaginer un futur.

Sous l'effet d'une terreur dévastatrice et curieusement collante, les pensées étaient devenues si pesantes que l'on peinait à les formuler, encore moins à les bousculer ou les affûter. on ne pouvait même plus penser La Question : « est-il trop tard ? »

…/...

 

Quelques temps après, des Z'humains aux noms étranges, Musc, Troump, dans un élan de survie, construisirent d'immenses ailes solaire pour eux-même et leur proches ; acte désespéré, intense, mais inutile.

Et l'on avait aperçu quelques milliers de petites formes humaines s'agiter pour respirer enfin aux limites du ciel et de la terre, comme des insectes fous qui se ruent sur la lumière et retombent, grillés.

 

 

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-Partie II-

 

Xilvamint, TwoFeetx2feet, Bon-Hom

 

Xilvamint se détourna. Son visage blanc nacré , parfait, refléta les rayons de la Lune Rousse puis les rayons fragiles de la lune bleue.
TwoFeetx2feet (nom/prénom) , pris sur ses maigres genoux Bon-Hom, visage d'ange au regard noir et vif d'enfant de 8 ans surdoué, enfermé dans un corps de vieillard tout ridé grâce a des parents-terriens peu vigilants. C'était même devenu une insulte : « vigilant comme un Terrien » ! . TwoFeetx2feet sentait battre le cœur hypersensible de l'enfant, gros cœur nénuphars, cœur gonflé de pleurs contenus. Bon-Hom se mit à hoqueter intensément comme à chaque émotion violente.

Puis il posa La Question à TwoFeetx2feet (nom/prénom) :

Les transmissions de 2feet arrivaient à ce point crucial: Bon-hom devait être capable de formuler la bonne question. Il n'y avait aucune échappatoire possible. Dans ce petit pays, savoir poser la bonne question est plus important que d'avoir les bonnes réponses. La formulation devait être juste, mais l'intention ainsi que les états internes également. Nous ne pouvons tout vous dévoiler, mais voici la suite de la scène :

- échange sensori-moteur avec 2feet

- transformation: Bon-hom doit aller s'allonger pour assimiler les transmissions.

 

«  ?  ?? ?? ou ? ? ». La Question, non-binaire et plus complexe qu'on ne

pourrait le croire concernait la vitesse des sens giratoires concomitants des 2 autres planètes, qui déterminerait les naissances des trois Aubes. La Question n'était pas neuve, mais aucun Z'humain ne pouvait concevoir trois manières différentes d'être coexistant dans un mouvement rotatif, tout en restant immobile. Histoire d'habitude.
X2feet (prénom amical) fit une réponse claire, limpide, didactique, merveilleuse que Bon-Hom intégra immédiatement.

 

La toute petite planète, non loin de celle du Petit Prince, sans eau, et de peu de ressources, se parcourait en trois jours pour 2Feet,(prénom plus qu'amical), le temps de rotation de la planète, et 5-6 jours à pied pour un petit gabarit tel que celui de Bon-Hom.

L'herbe n'était pas verte et créer un arrosage permanent pour un petit coin d'herbe où l'on espérait la naissance d'un Papaver rhoeas était un défi. … il avait fallu inventer un système complexe de récupération d'un brouillard de particules de carbone et atomes d'oxygene//.... H2O


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  • Partie III-

 

…/... Mais un jour ...

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